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Il n’y a pas de mauvais matériau

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ÉDITORIAL 298

Il n’y a pas de mauvais matériau

Il est suffisamment difficile d’intéresser les Français à l’architecture pour espérer leur faire prendre conscience qu’elle devrait aussi constituer un élément déterminant des politiques environnementales. Les moins de 5 % de voix obtenues aux élections présidentielles par les écologistes ne présagent pas d’un changement de mentalité. Il faut dire que l’architecture se réduit souvent pour ces derniers à l’expression « passoire thermique », un concept flou qui permet surtout d’éluder les questions architecturales. Mais les débats au sein du monde de la construction ne sont souvent pas moins caricaturaux que ceux de la scène politique. Lorsque, par exemple, on diabolise le béton et sanctifie le bois. Car en abordant les questions par les matériaux, on évacue ce qui est de l’ordre des processus de conception architecturale qui, eux seuls, dans leur capacité à gérer la complexité, peuvent faire évoluer la construction vers davantage de vertu environnementale. L’échec annoncé de la construction en masse de grands immeubles de logements en bois ne freinera pas, hélas, la délétère surconsommation de béton dans ces mêmes types de programmes. Faut-il rappeler cette évidence que c’est moins le matériau qui est nocif que la manière de l’employer dans l’élaboration du projet ? Est-il plus vertueux d’utiliser du bois issu de mono sylviculture, assemblé par colles et recouvert de plaques de plâtre que de couler du béton sans nécessité structurelle parce que l’optimisation des processus industriels en a fait la solution la plus économique sur le marché ? Pour échapper à ces débats stériles, nous avons interrogé Marc Barani, 51N4E, Youssef Tohme, Colin Reynier et Léonard Lassagne de DATA, Philippe Block de l’ETH de Zurich ou encore l’ingénieur Florent Dubois. Chacun à leur manière, ils ont su par le passé magnifier le béton, mais ils déplorent aujourd’hui la gabegie qui l’entoure, dénonçant les méfaits d’une industrialisation préférant la performance budgétaire à court terme à l’efficacité structurelle et environnementale. Alors ils remettent en cause les logiques constructives du béton, expérimentent des solutions alternatives, prônent l’hybridation avec le bois, le métal, la terre ou les matières recyclées dans l’espoir de rendre au débat son inhérente complexité et de replacer l’architecture au centre des réflexions.

Emmanuel Caille

 

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