En friche depuis plusieurs années, le site du Carré de Soie, à Villeurbanne, abritant jadis une antenne de l’IUFM de Lyon, va renaître sur le modèle de la ville inclusive. "Pour qu’une métropole reste attractive, il faut qu’elle soit attentive à ceux qui rencontrent des difficultés. Ce projet est l’exemple de ce qu’on peut souhaiter", défend David Kimelfeld, président (LREM) de la métropole. Sur 3 hectares, le projet l’Autre Soie entend, selon la formule de Cédric Van Styvendael, directeur d’Est métropole habitat, "briser l’entre soi". Pour ce faire, les acteurs de ce projet misent sur une mixité d’usages.
L’Autre Soie accueillera donc environ 300 logements sociaux, dont une soixantaine en accession, une résidence étudiante, des chambres d’hôtes partagées, près de 5 500 m2 de locaux dédiés à l’accueil d’entreprises de l’ESS (Economie sociale et solidaire) et enfin de 2 850 m2 mis à disposition d’acteurs culturels. "Nous avons travaillé un peu à contre-courant en partant d’un objectif inclusif", explique Jean-Paul Bret, le maire socialiste de Villeurbanne, convaincu que cette mixité d’usages sera de nature non seulement à offrir une solution de logement aux plus démunis, mais aussi à leur remettre le pied à l’étrier de la vie active.
Porté par le GIE Est Habitat, qui réunit quatre bailleurs sociaux de l’agglomération lyonnaise, et le Centre culturel œcuménique de Villeurbanne, l’Autre Soie associe également la commune, qui va acquérir le parc de l’IUFM (1,7 ha) pour l’ouvrir à tous les habitants du quartier et la métropole de Lyon, qui interviendra en financement de droit commun sur les logements sociaux. Les acteurs du projet ayant fait le choix de n’associer aucun promoteur privé aux opérations de réhabilitation et construction.
L’opération, dont le coût est estimé à 75 M€, vient, par ailleurs, de décrocher une subvention de l’Union européenne de 5 M€ dans le cadre de l’appel à projets Urban Innovative Action. Lancée d’ici la fin de l’année, elle sera conduite en trois phases en dosant réhabilitations et constructions nouvelles. L’urgence étant d’installer, d’ici moins d’un an, des bâtiments modulaires temporaires pour loger des personnes en grande précarité. En attendant, ce site sera temporairement occupé par des associations et des entreprises. "Nous espérons que certains de ces acteurs essentiellement issus de l’économie sociale et solidaire pourront pérenniser leur action ici et s’installer dans les futurs locaux d’activité", ambitionne Cédric Van Styvendael. La livraison de l’ensemble est prévue pour 2026.