Alors que la concertation pour le futur Plan de déplacements urbains (PDU) 2017–2030 de la métropole grenobloise est sur le point de se terminer, l’Association déplacements transports en communs (ADTC) sort une étude pour s’alarmer de l’absence de projets d’investissements en matière de tramway. Pour l’ADTC, qui compte plus de 1 000 adhérents, si "en 13 ans, le réseau de tramway est passé de 25 à 50 km, il est loin d’être achevé". Selon l’association, la priorité est la construction d’une nouvelle ligne, de 10 km, à la place du bus chrono C1, sur le trajet Grenoble-Inovallée (plus de 12 000 actifs) en direction du Grésivaudan. Motif ? La ligne de bus actuelle a dépassé le cap des 10 000 passagers/jour "et relève à présent de l’exploitation d’un tramway" assène Jean-Yves Guéraud, l’un des vice-présidents de l’ADTC.
Ce n’est pourtant pas l’option retenue par le Syndicat métropolitain des transports en commun (SMTC), qui a d’ors et déjà lancé une étude pour mettre en place un bus à haut niveau de service (BHNS). "Il n’y a pas un mode de transports qui soit la solution baguette magique", rétorque Yann Mongaburu, président du SMTC, en réponse aux critiques de l’ADTC. "Une étude ancienne pour la construction d’un tramway a été conduite, démontrant que le tram n’est pas une option soutenable", poursuit-il. car "l’un des objectifs du PDU est en outre de réduire tous azimuts les coûts économiques de déplacements dans la métropole grenobloise qui ne font que croître, que ce soit pour l’usager et les collectivités".
Le Syndicat en sait quelque chose. Il a perdu 33 % de subvention publique et doit éponger une dette abyssale de plus 700 M€. En 2015, il a obtenu que le Conseil départemental et la Métropole acceptent de reprendre, équitablement, une partie de sa dette, à hauteur de 315 M€, qu’ils vont renflouer sur 10 ans. "Mais la question n’est pas seulement financière" explique le président. "Il s’agit surtout dorénavant de changer les comportements, que d’investir dans de nouveaux services et des infrastructures".
Le PDU 2017–2030, estampillé "Services" a ainsi pour vocation à améliorer l’existant, grâce au lancement d’un "pass mobilité" à horizon 2020, à des services de covoiturage, à un travail approfondi sur les interconnexions entre modes de transport, et au reaménagement des pôles d’échanges. Même s’il faut lutter contre la pollution de l’air, la voiture n’est pas la bête noire du prochain PDU. "Nous aurons toujours besoin de voitures en 2030, mais différemment, il faut l’envisager comme le maillon d’une chaîne. En revanche, nous devons, avec les constructeurs, lutter contre l’usage des véhicules diesel", prévient toutefois Yann Mongaburu.