Au FPU de la Méditerranée : enjeux partagés

Projets urbains
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Après Marseille en 2016 et 2017 puis Montpellier l’année dernière, le Forum des projets urbains de la Méditerranée a choisi Nice pour sa 4e édition. Au menu : une quinzaine d’ateliers-projets permettant aux professionnels d’échanger sur la fabrique de la ville méditerranéenne.

‎"En dix ans, nous avons réussi à inverser le cours des choses", s’est félicité Christian Estrosi, maire de Nice, en ouverture du Forum des projets urbains de la Méditerranée, organisé par Innovapresse le 5 juillet dans sa ville. "Alors que la ville s’était constituée dans une certaine harmonie sur les plans d’urbanisme de nos anciens, qui savaient ce qu’est le développement durable, le XXe siècle a vu un développement débridé où l’on a jeté n’importe comment les équipements dont on avait besoin sur le foncier disponible à l’ouest". La création, il y a dix ans, d’une OIN dans la Plaine du Var a permis d’impulser un développement urbain maîtrisé autour des éco-technologies et de la santé, cependant qu’étaient lancés plusieurs projets de requalification en cœur de ville.

La quinzaine d’ateliers-projets de cette 4ème édition a illustré des enjeux partagés : la redynamisation des cœurs de villes, s’appuyant sur l’offre commerciale, résidentielle et d’espaces publics ; l’identification de nouvelles polarités maîtrisées ; le maintien ou l’introduction de l’activité économique dans les projets urbains ; la requalification de secteurs (re)mis en relation avec les quartiers voisins, le centre ou… la campagne ; la piétonnisation et la végétalisation comme composantes de projet en amont, et cela à toutes les échelles, du cœur d’îlot à la stratégie métropolitaine.

Nice a présenté plusieurs ateliers-projets : le développement de nouvelles centralités avec l’opération Angély-Vauban, requalification du nouveau pôle universitaire de Saint-Jean d’Angély ; la mise au point par l’EPA Nice EcoVallée d’un référentiel environnemental qui fixe aux opérateurs des objectifs, tout en les laissant libres de choisir les moyens pour les atteindre ; sur ce même territoire, Joia Meridia, cœur de la Zac Nice Meridia, "lieu d’innovation, de travail et de vie" où Pitch Promotion et Eiffage Immobilier développent 75 000 m2 à dominante logement, irrigués par une forte trame verte ; Grand Arenas, le quartier d’affaires international signé François Leclercq, structuré par un pôle d’échange multimodal et un parc des expositions.

A Aix-en-Provence, Ogic développe Nouvelles Scènes, opération de requalification d’un quartier proche du centre-ville qui "incarne la volonté de poursuivre l’édification de la Ville conformée, au travers de la réalisation d’îlots résidentiels urbains et de la requalification des espaces publics attenants", indique le porteur de projet. A Antibes, la Zac Marenda Lacan est un projet de renouvellement urbain en centre-ville qui se veut attentif aux ambiances urbaines. A Cagnes-sur-Mer, l’écoquartier La Villette vise la reconquête d’un espace de 6,5 ha en plein centre-ville, sur les deux rives de la Cagne : mixité programmatique en rive droite, renaturation d’un parc existant en rive gauche. Reconquête encore avec le renouvellement urbain d’une ancienne zone industrialo-portuaire à Sète en une entrée de ville "active et qualitative", la Zac Est Rive Sud.

Une dimension paysagère très forte

A Montpellier, la Zac du Coteau est une "pièce de campagne" faisant pivot entre les quartiers du nord-ouest de la commune. Sur 26 ha, elle prévoit environ 1 600 logements à terme, des équipements publics, des commerces de proximité et une ferme urbaine. Montpellier qui est également venu exposer sa stratégie paysagère métropolitaine, devant rendre "accessible une pièce de grand paysage ou un grand parc urbain à moins d’un quart d’heure de chaque habitant ou usager du territoire".

A Marseille, sur l’OIN Euroméditerranée, Linkcity et UrbanEra développent les Fabriques : 250 000 m2 de logements, bureaux, commerces, activités et équipements publics visant "l’économie d’usage, le confort, la création de lien social, de lieux de partage et de services connectés", dans un cadre de vie méditerranéen. Une opération de greffe urbaine est à l’œuvre à Solliès-Pont, dans une démarche d’AEU (approche environnementale de l’urbanisme), utilisant connexions piétonnes et coulée verte comme outils d’accroche.

Avec les opérations Coteaux du Var et Bréguières, Saint-Jeannet et Gattières souhaitent répondre aux besoins de production de logements, tout en "respectant la topographie des coteaux et privilégiant l’insertion paysagère". Enfin, face à "un processus de péri-urbanisation mal maîtrisé de l’agglomération ajaccienne entraînant des mouvements de populations importants ainsi qu’un développement anarchique des fonctions commerciales", la stratégie globale présentée par la SPL Ametarra vise à redessiner un avenir urbain au centre d’Ajaccio, labellisé "Action cœur de ville" en juillet 2018.

Partout, la dimension paysagère est très forte. Le souci de la qualité environnementale s’affirme, à travers les projets et les outils. Qualité d’habiter, confort urbain, activation du lien social régénèrent le cadre de vie méditerranéen. Toutes ces villes partagent, en effet, une qualité paysagère exceptionnelle, un héritage patrimonial, des modes de vie, des manières de pratiquer les espaces intérieurs et extérieurs. Elles partagent aussi des caractéristiques géographiques qui les rendent à la fois particulièrement vulnérables au changement climatique et potentiellement précurseuses dans l’adaptation à ce changement.

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Traits Urbains n°130/131 vient de paraître !

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