Eric Piolle, maire (EELV) de Grenoble et Vincent Fristot, adjoint à l’urbanisme, ont dévoilé, le 19 juin, une première version du plan-guide d’aménagement du futur quartier de l’Esplanade, situé à l’entrée Nord-Ouest de la ville. Ce plan-guide résulte de différents temps d’échanges avec les habitants menés à partir de trois scénarios proposés en septembre 2016 par le concepteur urbain HDZ (cf. UI 1992). La version retenue est "un mélange du scénario A et du C avec un peu de B", résume l’un des acteurs du groupe de pilotage. Un élément s’est imposé en tout cas : la piétonnisation complète de la grande esplanade, de 2 ha. Aujourd’hui, cet espace minéral fait office de parking, accueillant environ 400 véhicules. Sous-exploitée en dehors de quelques grands événements par an, la grande esplanade sera partiellement aménagée en espace paysager. "Nous souhaitons préserver cet ancien champs de mars. C’est la pièce centrale du quartier" affirme le maire.
A fortiori, la circulation du quartier sera revisitée et le stationnement ajusté en fonction des usages : "Un parking en ouvrage d’une centaine de places sera construit, des stationnements le long des voiries ajoutés et les immeubles disposeront de parkings" précise Vincent Fristot. Le carrefour, très circulant aujourd’hui, autour de la Porte de France, sera réduit, pour aménager un plateau piétonnier confortant l’un des pôles de petits commerces du quartier. Une nouvelle polarité commerciale de 3 300 m2 sera créée au nord. Sur ce nouveau carrefour débouchera un boulevard urbain apaisé. La RN 481, qui longeait l’Isère, disparaît, afin d’aménager un "parc des berges" de 3 ha, inondable en cas de crue, dont le financement est porté avec la Métropole grenobloise "sur les 10 à 15 ans à venir", selon le maire. En outre, la version "la plus au nord" de la passerelle piétonne franchissant l’Isère, a été retenue. Elle reliera l’Esplanade au quartier Jean Marcé-Arago-Martyrs.
Côté bâti, la Ville retient l’option du scénario le plus dense, avec 900 logements prévus, essentiellement implantés au nord. "La densité et les hauteurs [limitées à 25 mètres (R+9)] sont maîtrisées pour ne pas défigurer le paysage" précise Eric Piolle. Une première opération privée, sur l’îlot Peugeot, est en route, démarrée au lancement de la ZAC (supprimée depuis par l’actuelle municipalité). Sur 9 000 m2, huit bâtiments, pour 230 logements au total, sortiront de terre en 2018. La deuxième opération de logements pourrait se positionner sur la friche des anciens ateliers municipaux, avec des livraisons possibles en 2020.
Un équipement public modulable est prévu à l’emplacement du boulodrome actuel. Coût du projet : 30 M€ dont 20 à la charge de la Ville. Rien n’est acté toutefois. Une nouvelle phase de concertation démarre donc, qui durera jusqu’en décembre 2017, "avant de descendre en échelle, de travailler au niveau de chaque îlot, rue, centralité, en 2018" précise le maire, qui insiste sur sa volonté de "concerter à chaque étape et non pas seulement au démarrage du projet".